Le Code du travail
Définition
Le code du travail, dans sa forme actuelle, date de 1973.
Il s’agit d’un recueil de textes législatifs et réglementaires de droit du travail.
Le droit du travail s’adresse à toutes personnes liées par un contrat de travail à un employeur et a pour objectif de garantir les droits individuels et collectifs des salariés.
Le code du travail est donc destiné à tous salariés de droit privé, et s’applique dans toutes les entreprises, des T.P.E aux groupes internationaux dès lors qu’ils sont implantés sur le territoire national.
Historiquement, on a pu observer que la législation du travail a connu un essor considérable dès 1841 avec l’adoption de la loi sur le travail des enfants. Puis, s’est élaboré une législation visant pour l’essentiel à limiter la liberté contractuelle de l’employeur pour assurer la protection des salariés en général. Ce mouvement s’est poursuivi tout au long du XIXe et XXe siècle, pour aboutir en 1910 à l’adoption du premier code du travail.
Cette évolution continue a donné lieu à des modifications constantes du code du travail, notamment par l’adoption ou la suppression de normes juridiques. Son volume s’en est trouvé considérablement augmenté, concourant dans le même temps à rendre ce code plus opaque.
I. Qu’est ce que le code du travail ?
Le code du travail est un regroupement de textes juridiques de différents niveaux. Nous retrouvons comme source principale la loi, puis le règlement et enfin les décrets.
A. La
loi.
La loi est une source du droit située sur le plan hiérarchique juste en dessous de la constitution.
Comment une loi est-elle adoptée ?
Notons que plusieurs personnes peuvent être à l’origine d’une loi.
D’une part, il peut y avoir un membre du gouvernement, on parlera dans ce cas de projet de loi.
D’autre part, la loi peut être une initiative d’origine parlementaire. Il sera alors question de proposition de loi.
Le projet ou la proposition ainsi élaboré sera soumis au conseil d’Etat. Une fois soumis au conseil d’Etat le texte fera la navette entre l’Assemblée Nationale et le Sénat, jusqu’à adoption du texte de loi définitif, sachant que l’Assemblée Nationale aura le dernier mot.
Ensuite, le Président de la République disposera de 15 jours pour promulguer le texte. Celui-ci sera alors publié au Journal Officiel. Une fois publié, le texte est officiellement en vigueur et nul ne pourra se prévaloir de sa méconnaissance de la règle édictée.
B. Les
règlements et décrets.
Ils constituent une autre source du droit du travail. Ces textes sont soumis au respect de la loi.
Le règlement est un acte qui une fois signé, soit par le Président de la République, soit par le premier ministre est directement applicable. Par conséquent, en vertu d’un nouveau règlement, les salariés ou les employeurs pourront bénéficier de nouveaux droits ou au contraire être soumis à de nouvelles contraintes.
Sa procédure d’adoption est donc allégée par rapport à celle d’une loi.
Quant au décret, ce sera également un texte d’application directe dont la particularité est de préciser les dispositions plus générales de la loi ou du règlement.
Attention : La particularité du droit du travail est d’être également régi par des conventions collectives. Il s’agit de normes négociées par les partenaires sociaux qui ne sont pas intégrées dans le code du travail, pourtant elles produisent les mêmes effets que la loi ou le règlement. L’employeur est tenu de les respecter et de permettre leur consultation par les salariés.
II. A qui s’adresse le code du travail ?
Le code du travail s’adresse aux salariés de droit privé, autrement dit les fonctionnaires ne sont pas soumis à ces règles de droit.
A noter : Les conditions d’emploi des fonctionnaires sont régies par des documents appelés « Statuts » propres à chaque fonction publique.
Pour être protégé par les règles édictées par le code du travail, il convient d’établir l’existence d’un contrat de travail liant le salarié et son employeur, ainsi que l’existence d’un lien de subordination.
A. L’existence
d’un contrat de travail.
Le contrat de travail détermine les conditions d’emploi d’un salarié par un employeur. Celui-ci doit préciser les tâches du salarié ainsi que la rémunération qu’il percevra en contrepartie de sa prestation de travail. Peu importe la nature de ce contrat, ce peut être un contrat à durée déterminée ou indéterminée, à temps complet ou à temps partiel…
En effet, du moment que l’existence d’un contrat de travail est établie le salarié est protégé par les normes contenues dans le code du travail. Le code du travail régit chaque type de contrat en imposant des limites, notamment quant à la forme du contrat, son contenu (temps de travail, rémunération…)
B. L’existence
d’un lien de subordination.
La raison principale du code du travail est de protéger le salarié qui est la partie faible au contrat.
En effet, le code du travail tend vers une législation protectrice des droits des salariés, que cela soit leurs droits individuels : protection contre les discriminations, contre le harcèlement, conditions de travail, droit au repos…ou leurs droits collectifs : liberté syndicale, droit de grève….
Une telle protection s’explique par l’existence d’un lien de subordination entre le salarié à son employeur. A ce titre, l’employeur dispose de prérogatives spéciales. En effet, il dispose d’un pouvoir de direction justifiant les directives qu’il peut adresser au salarié pour l’exécution de sa prestation de travail. Il dispose également d’un pouvoir disciplinaire lui permettant de maintenir l’ordre au sein de son entreprise.
La législation contenue dans le code du travail permet d’encadrer ces prérogatives patronales en évitant les débordements. Même si cela n’est pas toujours possible.
III. Comment rechercher un article dans le code du travail ?
Le code du travail est un ouvrage à première vue très complexe, voire indéchiffrable. Si nous y regardons de plus près cela ne s’avère pas tout à fait faux. Cependant, quelques éclaircissements peuvent être apportés, notamment sur sa codification.
La codification actuelle, dite scientifique, respecte un découpage basé sur la nature des textes : légale, réglementaire, mais aussi décrétale.
A. Le découpage du code du travail.
Nous pouvons noter que le code du travail contient trois parties selon la nature des textes : une partie législative, une partie réglementaire, une partie décrétale.
Chaque partie est divisée en Livres/ Titres/ Chapitres/ Sections/ Sous-sections.
De plus, notons que la suite de chiffre dans le numéro de l’article correspond à l’emplacement de l’article dans le code. Par exemple, l’article L122-12 sera situé :
§ dans la première partie du code (législative) art .L122-12
§ dans le livre 1 : Conventions relatives au travail art.L122-12
§ titre 2 : Contrat de travail L122-12
§ chapitre 2 : Règles propres au contrat de travail art. L122-12.
L’indice 12 signifie que cet article est le douzième article du chapitre.
Cette numérotation permet d’appréhender plus clairement la localisation d’un article. Cependant, cela peut également aboutir à des numérotations complexes lorsque de nouveaux articles sont intégrés. Par exemple, entre l’article L122-32 et l’article L122-33, 28 articles ont été ajoutés, donnant lieu à une numérotation allant de L122-32-1 à L122-32-28, avant de reprendre le cours de la numérotation précédente.
1. Les
annexes du code du travail.
Les premières pages du code sont composées d’une table des matières vous permettant de restituer un article dans le code.Au contraire, la table alphabétique, située à la fin du code, vous permettra de retrouver le numéro d’un article à partir du sujet auquel il se rapporte.
Enfin, le code du travail contient également une table chronologique faisant état des diverses lois et décrets qui ont abouti à l’adoption des diffèrent articles.
2. Plan
du code du travail.
Livre premier :
Conventions
relatives au travail
Titre I : Le contrat d’apprentissage
Titre II : Contrat de travail.
Titre III : Conventions et accords collectifs de travail
Titre IV : Salaire
Titre V : Pénalités
Livre deuxième :
Réglementation
du travail
Titre I : Condition du travail.
Titre II : Repos et congés
Titre III : Hygiène, sécurité et conditions de travail
Titre IV : Service de santé au travail
Titre V : Service social du travail
Titre VI : Pénalités
Livre troisième :
Placement et emploi
Titre I : Placement
Titre II : Emploi
Titre III : Conseil Supérieur de l’égalité professionnelle entre
les femmes et les hommes.
Titre IV : Main-d’œuvre étrangère et protection de main-d’œuvre nationale.
Titre V : Travailleurs privés d’emploi
Titre VI : Pénalités.
Livre quatrième :
Les
groupements professionnels, la représentation des salariés,
l’intéressement,
la participation et les plans d’épargne salariale
Titre I : Les syndicats professionnels
Titre II : Les délégués du personnel.
Titre III : Les comités d’entreprise
Titre IV : Intéressement, participation et plans d’épargne salariale
Titre V : Formation économique et sociale.
Titre VI : Droit d’expression des salariés
Titre VII : Fonds salariaux
Titre VIII : Pénalités
Livre cinquième :
Conflits
du travail
Titre 1 : Conflit du travail – Conseils de prud’hommes.
Titre 2 : Conflits collectifs
Titre 3 : Pénalités
Livre sixième :
Contrôle
de l’application de la législation et de la réglementation
du travail.
Titre I : Services de contrôle
Titre II : Obligations des employeurs
Titre III : Pénalités
Livre septième :
Dispositions
particulières à certaines professions
Titre I : Energie – industries extractives.
Titre II : Industries de transformation
Titre III : Bâtiment et travaux publics
Titre IV : Transport et télécommunications
Titre V : Voyageurs, représentants et placiers
Titre VI : Journalistes, artistes, mannequins
Titre VII : Concierges et employés d’immeuble à usage d’habitation,
employés de maison, assistantes maternelles
Titre VIII : Dispositions relatives à certaines catégories de travailleurs et entreprises
Titre IX : Pénalités.
Livre huitième :
Dispositions spéciales aux départements d’outre-mer
Titre préliminaire.
Titre I : Conventions relatives au travail
Titre II : Réglementation du travail
Titre III : Placement et emploi
Titre IV : Les groupements professionnels, la représentation, la participation
et l’intéressement des salariés.
Titre V : conflits du travail
Titre VI : Contrôle de la législation et de la réglementation du travail
Titre VII : Dispositions particulières à certaines professions
Titre VII : Pénalités
Livre neuvième :
De
la formation professionnelle continue dans le cadre de la formation
professionnelle
tout au long de la vie
Titre I : Des institutions de la formation professionnelle.
Titre II : Des conventions et des contrats de formation professionnelle
Titre III : Des droits individuels et des droits collectifs des salariés en matière
de formation
Titre IV : De l’aide de l’Etat
Titre V : De la participation des employeurs au développement de
la formation professionnelle
Titre VI : Des aides financières accordées aux stagiaires de formation
professionnelle et de leur protection sociale
Titre VII : Dispositions relatives aux agents de l’Etat et aux collectivités locales
Titre VIII : Des contrats et des périodes de professionnalisation
Titre IX : Contrôle de la formation professionnelle continue – Dispositions diverses – Dispositions pénales.
IV. Comment
interpréter un article du code du travail ?
A. L’article.
Une fois l’article identifié, il vous reste à le retrouver dans cette masse de feuilles…C’est chose faite.
Vous pouvez vous adonner à sa lecture. Souvent vous pourrez noter que juste à la suite du numéro de l’article se trouve entre parenthèses le numéro et la date de la loi qui ont donné naissance à cet article.
Ensuite, vous avez le corps de l’article pouvant être divisé en alinéa. En italique, à la suite du texte de loi, vous pourrez parfois trouver des renvois à d’autres articles souvent contenus dans la partie réglementaire ou décrétale. Ces articles apportent en général des précisions quant à l’application de l’article visé.
Cependant, il peut arriver que même après une lecture attentive, quelques doutes subsistent dans votre esprit.
B. L’environnement
de l’article.
Afin d’obtenir quelques indications sur le sens à donner à un article, il peut être intéressant de se référer à la jurisprudence qu’il a généré. Les points ayant soulevés le plus d’interrogations et de contentieux sont abordés. Ainsi, vous avez accès à l’interprétation retenue par les juges.
Conscient des difficultés auxquelles nous devons faire face pour accéder à des informations essentielles un projet de refonte et de simplification du code du travail est en cours. Néanmoins, celui-ci n’étant pas abouti, il faudra vous armer de patience…